Django Unchained

Diffusée le lundi 13 mars à 21h10 sur France 3, Django Unchained est l'une des œuvres les plus plébiscitées de la carrière de Quentin Tarantino.

Un compliment qui sacre la performance dingue d'un [habitué du genre](https://www.programme-tv.net/news/cinema/312488-netflix-ce-film-visceral-avec-un-leonardo-dicaprio-magistral-quitte-la-plateforme/). Un rôle presque à contre-emploi pour [le chouchou de Scorsese](https://www.programme-tv.net/news/cinema/314823-attention-cette-pepite-signee-martin-scorsese-ne-sera-bientot-plus-disponible-nulle-part/), qui a eu du mal à entrer dans la peau d'un personnage raciste, notamment à cause du terme "nigger". C'est le cas de Leonardo DiCaprio, qui a pris les traits de l'affreux Calvin Candie dans un [ Django Unchained savoureux (et rempli d'anachronismes)](https://www.programme-tv.net/news/cinema/322078-django-unchained-france-3-avez-vous-repere-ces-enormes-anachronismes-dans-le-film/). [Le premier à dégainer a été Spike Lee](https://www.programme-tv.net/news/cinema/75334-quentin-tarantino-clashe-violemment-spike-lee/). [particulièrement secoué les États-Unis](https://www.programme-tv.net/news/cinema/314429-allez-voir-autre-chose-quentin-tarantino-repond-vertement-a-ceux-qui-critiquent-ses-films/). Pour lui, [difficile de voir des esclavagistes représentés à l'écran](https://www.programme-tv.net/news/cinema/37128-spike-lee-n-ira-pas-voir-django-unchained-par-respect-pour-ses-ancetres/), comme partagé sur Twitter le 22 décembre 2012 : "L'esclavage américain n'était pas un western spaghetti de [Sergio Leone](https://www.programme-tv.net/biographie/3844-leone-sergio/). [Le réalisateur de Malcom X, Do the right thing](https://www.programme-tv.net/news/evenement/festival-de-cannes-Cannes%202021/278775-cannes-2021-3-films-de-spike-lee-qui-nous-ont-ebloui/) et [BlacKkKlansman](https://www.programme-tv.net/news/cinema/295572-dernier-week-end-pour-voir-ce-film-multi-recompense-sur-netflix/) a jugé que la toile de fond choisie par Quentin Tarantino pour Django Unchained était problématique. [Le septième art ne recèle pas seulement d'irréprochables héros](https://www.programme-tv.net/news/series-tv/221805-pourquoi-julian-mcmahon-est-il-abonne-aux-roles-de-mechant-il-repond-video/). Jackson](https://www.programme-tv.net/biographie/3179-jackson-samuel-l/) qui l'a convaincu d'entrer dans la peau du méchant. Prononcé 38 fois dans le film, le terme avait irrité un Spike Lee déclarant à [Variety](https://variety.com/) que le cinéaste avait un problème avec ça. Il faut dire que [ Quentin Tarantino](https://www.programme-tv.net/news/cinema/322042-tarantino-a-fait-un-enorme-bide-avec-ce-film-il-explique-pourquoi/) n'a pas fait dans la demi-mesure, entre [hyper-violence](https://www.programme-tv.net/news/cinema/245292-la-version-censuree-de-django-unchained-sur-tf1-horripile-les-fans-minable-ca-gache-tout-horrible/), personnages racistes et contexte historique rarement traité, celui d'un pays esclavagiste. Diffusée le lundi 13 mars à 21h10 sur France 3, Django Unchained est l'une des œuvres les plus plébiscitées de la carrière de Quentin Tarantino.

Film culte de la filmographie de Quentin Tarantino, Django Unchained est truffé de scènes à la fois emblématiques et violentes, dont une avec Leonardo ...

Dans une scène culte de Django Unchained où le personnage de Jamie Foxx planifie de libérer sa femme Broomhilda (Kerry Washington) des griffes du terrible Calvin Candie, Leonardo DiCaprio [ s’entaille la main alors que son personnage est emporté par une colère noire](https://www.serieously.com/acteurs-blesses-sur-tournage-serie/). J’ai vu la réaction surprise de Jamie et Quentin se détourner de la caméra, effaré. [connue des fans de Quentin Tarantino](https://www.serieously.com/kill-bill-quiz-vrai-faux-saga-quentin-tarantino/), mais que les moins de vingt ans ne devraient pas connaître.

Se réapproprier librement un personnage emblématique du western Spaghetti, déjà sublimé par Corbucci, Miike et Tarantino, c'est l'ambition de Django, ...

Bref, cette saison 1 aurait pu, comme prévu, devenir à son échelle un jalon de l'histoire du western, d'autant que prendre place dans un Sud post-guerre de Sécession lui permet de s'attaquer frontalement à une fracture américaine (donc occidentale) qui n'a jamais vraiment cicatrisé : les héros se sont retrouvés dans l'un ou l'autre des camps, y ont commis des exactions diverses et variées sous des bannières qui n'ont jamais vraiment considéré leur individualité et doivent suturer dans l'urgence le tissu social. Sauf que son arc narratif va peu à peu se détourner de cette question. et que cette volonté de prolonger les sujets traités par les grands classiques du genre soit sapée par une construction à ce point artificielle. jusqu'à ce que les révélations de l'intrigue lui inventent un traumatisme sentimental difficile à prendre au sérieux. Le premier épisode se charge de tisser le lien, avec son Matthias Schoenaerts (parfait pour le rôle) renfrogné, archétype du sombre inconnu venu apprendre à un patelin paumé qu'il est assez habile de la gâchette (ou du direct) pour refuser de se faire jeter. Le moindre détail de leur vie passée doit apparaître à l'image, dans une logique qui se voudrait pleine de rebondissements, mais qui devient feuilletonesque lorsqu'elle expose des évidences ou des sous-entendus qui auraient mieux fait de le rester. Avec [Matthias Schoenaerts](https://www.ecranlarge.com/personnalite/689442-matthias-schoenaerts) dans le rôle-titre, [Noomi Rapace](https://www.ecranlarge.com/personnalite/726178-noomi-rapace) en antagoniste et [Nicholas Pinnock](https://www.ecranlarge.com/personnalite/788594-nicholas-pinnock) en chef utopiste, la nouvelle création de [Leonardo Fasoli](https://www.ecranlarge.com/personnalite/788172-leonardo-fasoli) et [Maddalena Ravagli](https://www.ecranlarge.com/personnalite/1073157-maddalena-ravagli) (scénaristes sur Gomorra et ZeroZeroZero) avait donc de quoi intriguer les passionnés de l'Ouest sauvage... Des thématiques caractéristiques du genre, concentrées dans ce décor de ville-cratère assez impressionnant, que le réalisateur des trois derniers épisodes La prétention affichée par l'accroche marketing ("Place au nouveau western", rien que ça) a beau faire grincer des dents, le postulat de la série est tout à fait honorable. Les deux plus grandes victimes de cette structure vite barbante sont probablement l'antagoniste Elizabeth et le patriarche John. La série Canal+ assume se placer dans ce sillage, s'autorisant même, comme dans le Tarantino, un caméo de Suite à son succès initial, il a engrangé malgré lui une pléthore de copies, pour la plupart des westerns aléatoires retitrés "Django" en France, histoire de surfer sur la vague.

Découvrez notre critique de Django Unchained de Quentin Tarantino avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio.

Avec ce film, Tarantino a enfin réalisé son rêve de pouvoir mettre en scène un western qui est finalement bien plus classique qu’il n’y paraît, et a surtout érigé un cow-boy noir en héros, icône utopique donnant de l’espoir à toute une communauté, mais surtout unique exception à un système d’oppression comme rarement les Etats-Unis en ont connu. En adoptant une linéarité trop classique et en renonçant à ses tours de passe-passe post-modernes, Tarantino perd beaucoup de la fascination qu’il peut engendrer. Candie seront tués, ce qui diminue de beaucoup l’intérêt du film, puisque seul Django reste en piste pendant trente minutes assez longues, avec l’assurance presque certaine de l’emporter à la fin. Django Unchained est un conte, ce qui explique que Tarantino prenne beaucoup de libertés avec l’Histoire, tout comme dans Inglourious Basterds et Once upon a time in…Hollywood. Pas de narration inversée (Reservoir dogs, Pulp Fiction), de découpage de la narration en cinq ou six morceaux (Kill Bill, Inglourious Basterds), de changement brutal de protagonistes ou de protagonistes multiples (Boulevard de la mort, Inglourious Basterds, Pulp Fiction) ou encore d’effet Rashômon avec diversité de points de vue sur un même événement (Jackie Brown, Reservoir Dogs). Dans ce film, Tarantino prend à nouveau la défense des opprimés (après les Juifs, les Noirs) et invente une issue heureuse à l’une des plus grandes plaies de l’histoire des Etats-Unis, l’esclavage.