Knock at the cabin : Shyamalan récite-t-il trop ses gammes ? De : M. Night Shyamalan Avec : Dave Bautista, Jonathan Groff, Ben Aldridge, Kristen Cui Genre : ...
Si l’on a certes connu Shyamalan plus original par le passé – par exemple sur la question de la foi, abordée ici un peu trop frontalement et sans équivoque –, "Knock at the Cabin" possède une grande qualité : sa forme (huis-clos) ramassée autour de la cabane isolée dans la nature. Reste que la destination vaut cette fois moins que le voyage, qui repose en creux sur une réflexion méta à la fois sur le cinéma de Shyamalan et sur les incertitudes quant à l’avenir. Dès le générique, toute l’intrigue de "Knock at the Cabin" – jusqu’à son twist – se dévoile d’ailleurs en filigrane. Night Shyamalan : le pouvoir mystérieux de la nature (on pense à "Phénomènes"), l’isolement (le huis-clos, comme souvent), la famille (dont on évalue quelque part la solidité, à l’image de "Signes"), ou encore la question de l’altérité (l’irruption d’autrui, forcément). Même si "Knock at the Cabin" plaide résolument davantage pour le réel que pour le fantastique. Après "Old", Shyamalan revient avec un exercice de style résolument plus resserré, sans jamais en devenir austère.
On connaît le truc avec Shyamalan depuis Le Sixième sens : une scène traumatique au début, rien pendant les 100 minutes qui suivent, puis un coup de théâtre ...
C’est même l’aspect le plus intéressant : le film rentre dans une certaine histoire du cinéma fantastique par un biais intrigant, montrant un cinéaste très au fait des recettes du genre. Mouais, Camus ou Styron en ont fait des chefs-d’œuvre, Shyamalan en tire un film puéril, hollywoodien et naïf. On connaît le truc avec Shyamalan depuis Le Sixième sens : une scène traumatique au début, rien pendant les 100 minutes qui suivent, puis un coup de théâtre improbable à la toute fin ; emballez, c’est pesé : vous avez là le cinéma le plus matois qui soit, une construction vide mais spectaculaire qui peut satisfaire.