Bolsonaro

L'attaquant du Paris Saint-Germain vient d'appeler à voter pour le président sortant d'extrême droite, candidat dimanche à sa réélection.

De quoi entacher l’image d’un football brésilien historiquement très engagé pour le progrès social et la démocratie, notamment au travers des figures de Sócrates et [des opposants à la dictature](https://www.cahiersdufootball.net/article/socrates-et-la-democratie-corinthiane-4328) des Corinthians de São Paulo. Mais à l’image du soutien de Neymar -qui deviendra prochainement le meilleur buteur de l’Histoire de la Seleção, devant le roi Pelé- à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, rien n’est encore joué dans le duel qui devrait opposer le revenant Lula et Bolsonaro. Arrivé au pouvoir grâce à un discours antisystème, bien souvent complotiste et alimenté par sa position antivaccins, Jair Bolsonaro n’a effectivement eu de cesse de minimiser les effets du virus et de prendre position contre les traitements, auxquels la population était pourtant très favorable. Cette année encore, le dernier cité, par ailleurs sénateur à Rio, a clairement fait savoir [qu’il « défendait » le président sortant](https://veja.abril.com.br/politica/romario-defendo-o-bolsonaro-mas-nao-sou-bolsominion/) et qu’il « croyait en ses propositions ». Fabio Faria ajoutait : « Tous en jaune et vert, avec le maillot de l’équipe nationale, pour voter pour notre capitaine ». « Bolsonaro est conservateur, voire réactionnaire en matière de mœurs et très néolibéral et individualiste en matière économique, répétant que l’on se fait tout seul, qu’il faut prendre l’initiative, gagner de l’argent, vantant la figure du self-made-man… De [Ronaldinho](https://www.huffingtonpost.fr/international/article/bresil-ronaldinho-soutient-le-candidat-d-extreme-droite-jair-bolsonaro_132540.html) à Cafu en passant par Kaka, Pato, Lucas Moura, Daniel Alves ou Romario, nombreux sont ceux qui ont ouvertement fait campagne pour le leader populiste. Eh bien au Brésil, depuis que [Jair Bolsonaro](https://www.huffingtonpost.fr/international/article/pourquoi-l-election-de-bolsonaro-pourrait-marquer-la-fin-de-la-democratie-au-bresil_133669.html) a fait irruption sur la scène nationale, c’est devenu la norme. [Christophe Ventura](https://www.iris-france.org/chercheurs/christophe-ventura/), spécialiste de l’Amérique latine à l’Iris, « les évangélistes sont la seule frange de la population où Bolsonaro est majoritaire au Brésil ». [dirigeant d’extrême droite](https://www.huffingtonpost.fr/international/article/presidentielle-au-bresil-jair-bolsonaro-extreme-droite-largement-en-tete-au-premier-tour_132492.html) ? Mais il y a des raisons à cet engagement des footballeurs d’aujourd’hui dans le camp du populisme. Une sortie on ne peut plus explicite, qui s’inscrit dans une tradition récente au pays du football.