Commonwealth

2022 - 9 - 19

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Pr Aristide Yoda : « C'est le Commonwealth qui a permis à la reine ... (LeFaso.net)

Lefaso.net : En quelques mots comment peut-on qualifier le rapport qu'entretenait la reine Elisabeth avec le continent africain de manière générale ? L.

Il n’y a aucun doute sur la popularité de la reine et de la monarchie, qui aux yeux des britanniques symbolisent le passé, l’histoire, l’unité politique et la culture du pays. On pense que oui, si on observe les premiers pas du nouveau roi qui, tout en voulant moderniser la monarchie, s’inscrit dans la continuité dans la mesure où il veut poursuivre l’œuvre de sa mère. De façon générale, la reine et la famille royale sont perçues comme des symboles de la stabilité et de l’unité de la nation. En effet, les Britanniques ont bravé la pluie et le froid pour faire la queue dans une file d’attente de plus d’une dizaine kilomètres pendant plus de 24 heures pour pouvoir s’incliner devant le cercueil de la reine Elizabeth. Les Britanniques sont attachés à leurs traditions et à leurs valeurs culturelles symbolisées par la reine, cheffe de l’Eglise anglicane. Mais dans les années 1990 au plus fort de la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud marquée par l’engagement de tous les pays membres du Commonwealth contre le régime minoritaire blanc, à l’exception du Royaume-Uni, Margaret Thatcher, alors Première ministre, aurait retiré son pays du Commonwealth n’eût été les pressions exercées par la reine, cheffe du Commonwealth pour l’en dissuader. Par ailleurs, l’action caritative de la reine et de la famille royale est très remarquable. A mon avis, si on se limite à la nature de son pouvoir, à savoir qu’elle ne dirige ni ne définit la politique étrangère du pays, il serait difficile de s’en prendre à elle. La plupart des pays africains membres du Commonwealth ont estimé que la puissance coloniale a manqué de fermeté face au régime minoritaire blanc de la Rhodésie du Sud. La preuve que cette organisation dont la reine est cheffe est prisée par les pays africains. Même si le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a rendu hommage à la reine Elizabeth II, tout comme la plupart des dirigeants africains, on note que Julius Malema, leader populaire d’un parti d’extrême gauche estime que les sud-africains ne doivent pas pleurer sa disparition, car elle rappelle une période très tragique de l’histoire sud-africaine. Aristide Yoda : C’est très complexe, compte tenu du fait que le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle où la reine est cheffe de l’Etat, un chef d’Etat dont le pouvoir reste symbolique car la réalité du pouvoir est détenue par le Premier ministre et le gouvernement, on a coutume de dire que « The Queen reigns but does not rule » (la reine règne mais elle ne gouverne pas).

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