Les habitants de la Côte d'Opale le savent, le cap Blanc-Nez vaut le détour. Désormais, toute la France est au courant. Mais le cap, ça se mérite !
Dans la foule, on tombe sur Daniel, un Audomarois arrivé à vélo. Et même si le Tour ne passait « pas loin de (sa) maison », il a privilégié le cap car c’est « le plus beau coin de la région ». Même son de cloche pour Fabien, 21 ans. Le Tour de France au cap, ça se mérite », rigolent-elles. Mais le cap, ça se mérite !
Image par image, on décortique les 900 mètres et 2 minutes de montée de la côte de Cap-Blanc-Nez, premier sommet de ce 109e Tour de France !
Un impulsif coup de rein permet de décrocher Simon Yates et Jonas Vingegaard. Le leader du Tour de France s’isole en tête de la course. Lorsqu’il s’écarte à 300 mètres du sommet, les ténors du Tour de France sont tombés. L’élastique s’est distendu pour Thomas et Roglic, le fossé s’est creusé pour Pogacar, que l’on n’aperçoit même plus au fond de l’écran. Mal placé au pied de la difficulté, le slovène se déchaîne pour raccrocher les roues de ses adversaires. D’accélérations en accélérations, de secousses en secousses les hommes au casque jaune provoquent un séisme sur la côte d’Opale. Leurs adversaires tressautent, le Tour tremble. Coincé dans le cœur du peloton au pied de la bosse, David Gaudu rejoint bientôt tout ce beau monde, au terme d’une folle remontée. C’est par la large route de la côte d’Opale que le peloton du Tour de France abordé l’ultime difficulté de la journée : la côte de Cap-Blanc-Nez, du nom de la falaise éponyme. Surmontée par son mémorial, tourmentée par son histoire belliqueuse, celle-ci pensait bien assister à la paix des grands en son sein. Si elle ne culmine qu’à 107 mètres d’altitude au-dessus de la Manche, la côte de Cap-Blanc-nez aura peut-être créé plus de dégâts entre les favoris qu’une grande étape de montagne. S’il laisse des plumes dans cette périlleuse entreprise, non sans révéler quelques faiblesses par la même occasion, le grandissime favori de cette 109e édition du Tour de France reverra tous les fuyards avant Calais. Tous, sauf un. La panique gagne les piégés. Tandis que Nathan Van Hooydonck jette toutes ses forces dans la bataille, Primoz Roglic, Geraint Thomas et Daniel Martinez (en arrière-plan), tentent tant bien que mal de recoller au bon wagon. Dès lors, la formation néerlandaise reprend le schéma mis en place sur la première étape de Paris-Nice. En effet, à l’immédiate approche de la difficulté, les formations INEOS – Grenadiers et Jumbo-Visma accélèrent et remontent leurs coureurs de part et d’autre de la route. Les premiers sont situés à droite de la chaussée, les secondes ont choisi d’en prendre la gauche. Trop même, en comparaison avec les 300 images par secondes que nos pupilles sont capables de percevoir.