Ce soir, la chaîne Arte diffuse Pour qui sonne le glas, belle adaptation du célèbre roman d'Ernest Hemingway. Gary Cooper et Ingrid Bergman y tiennent les ...
Grâce à Pour qui sonne le glas, Ingrid Bergman obtient en effet une nomination à l’Oscar. La première d’une longue liste : au cours de sa carrière, elle fut nommée sept fois et obtint trois fois la statuette. Mais pour elle, pas de souci ! Pour ce rôle-là, elle dit les choses clairement : "Pour avoir le rôle, je serais prête à me couper la tête !". Et elle avait raison. Le tournage de Pour qui sonne le glas commence avec une autre comédienne, Vera Zorina. Bergman n’est même disponible, elle est encore prise par le tournage d’un autre film, amené à devenir très très célèbre : Casablanca ( film romantique culte où elle joue avec Humphrey Bogart). Mais Vera Zorina ne satisfait pas la production qui décide donc de la remplacer. Et Ernest Hemingway y tenait particulièrement. Il le fit savoir à la belle actrice, qui fut l’égérie du Festival de Cannes 2015. il va falloir que la comédienne accepte une de ses demandes qui tient du sacrifice. Là, Jordan fait la connaissance de Maria, une troublante jeune femme dont les parents ont été assassinés par les franquistes.
Diffusé ce dimanche 3 juillet sur Arte, le film de Sam Wood a fait de l'actrice suédoise la plus grande star féminine du cinéma américain.
Elle s’impose à Victor Fleming en décrochant, en 1941, le rôle de la garce qui aurait dû échoir à Lana Turner dans Dr. Jekyll et Mr. Hyde. Puis se bat à nouveau pour un autre contre-emploi : celui de l’Espagnole Maria, face à Gary Cooper, dans l’adaptation du roman Pour qui sonne le glas, de son ami Hemingway. Son engagement, au même moment, sur Casablanca la consacre définitivement. Une quasi-lettre de fan adressée au cinéaste italien Roberto Rossellini pour travailler avec lui, suivie d’un coup de foudre lors de leur rencontre sur le tournage à l’été 1949 de Stromboli, fait de Bergman une paria dans son pays d’adoption. Directeur de l’administration du Code de production, Joe Breen lui envoie alors cette mise en garde : « De telles histoires détruiront votre carrière d’actrice. Je suis contraint de vous suggérer de trouver le plus vite possible l’occasion de prononcer un démenti à ces rumeurs, d’affirmer que vous n’avez aucunement l’intention d’abandonner votre enfant ou de divorcer de votre mari. Elle qui, de Gary Cooper à Robert Capa, enchaîne les liaisons de façon discrète, afin de ne pas compromettre sa carrière, implose en vol. » Ingrid ne cède pas et quitte son foyer pour en créer un second avec Rossellini. Il faudra sept années, et la fin de cette passion romaine, pour qu’elle soit « pardonnée ». Un Oscar récompensant en 1957 son rôle dans Anastasia scellera sa réconciliation avec les États-Unis. Mais elle restera cette femme fière et impulsive qu’Ingmar Bergman, qui la dirigera dans Sonate d’automne, qualifiera au soir de sa vie d’« anarchiste désordonnée ». Allemande par sa mère, Bergman n’a jamais caché sa volonté de tourner à Berlin, quelle que soit la nature du régime en place. Retournant en Suède pour donner naissance à sa fille Pia, elle négocie au prix fort son ralliement à Selznick. Mais face aux exigences de la star suédoise refusant de jouer dans des films anti-allemands, le producteur, comme le rappelle la biographe Laurence Leamer (1), s’impatiente : « Si nous devons sans cesse prendre des gants avec elle, peut-être ferions-nous mieux de la renvoyer à sa fabrique de cristal taillé. »