Le groupe de Seattle Pearl Jam largement au-dessus du lot lors de la première journée du festival Rock Werchter qui se poursuit jusqu'à ce dimanche 3 juin.
Chanson autobiographique d’un fils (Eddie Vedder) découvrant que son père est en réalité son beau-père, Alive s’est imposé comme l’hymne à la résilience pour plusieurs générations. Celles-ci, parfaitement représentées dans la plaine de Werchtern ont chanté en chœur " Oh oh je suis toujours en vie. Il nous invite à nous faire de nouveaux et de nouvelles amies, à bien veiller sur ses voisin(e)s éphémères de concert et à signaler aussi aux secouristes le moindre problème. Il sait de quoi il parle. Sur Even Flow, le guitariste Mike Mc Cready (56 ans), court en rond comme s’était possédé par une forcé maléfique. Il fait un solo avec sa guitare coincée contre sa nuque, se lance ensuite dans un duel rythmique et ludique avec l’impeccable bassiste Jeff Ament, le tout sous l’œil imperturbable du batteur métronome Matt Cameron. Poignante version aussi de Jeremy, récit relatant le suicide d’un jeune garçon devant sa classe. Outre le Rain des Beatles, Werchter a eu droit à I Believe In Miracles des Ramones, car oui, il n’est pas tombé une goutte pendant leur prestation, ainsi qu’à un flamboyant Rockin In The Free World de Neil Young, leur " parrain " qui avait enrôlé les musiciens de Seattle sur son brûlot " Mirror Ball " en 1995. Voilà un groupe qui a toujours maintenu une éthique rare dans le métier. Pas d’ordinateur sur scène, pas de décor, pas de chorégraphie, de light-show extravagant, de poupée gonflable ou de setlist qui ne bouge jamais. Vaillant survivant du " Big Four Grunge de Seattle " (qui comprenait aussi Nirvana, Alice In Chains et Soundgarden), Pearl Jam reste, trente-deux ans après sa création, une des valeurs sûres du rock.