À la Réunion, une ancienne ministre socialiste veut-elle déconstruire l'histoire? · En pleine période électorale, l'information est passée inaperçue dans les ...
« Mahé de La Bourdonnais est le symbole du suprématisme blanc dans notre région. Tout le contraire du vivre ensemble revendiqué de notre île. Il ne doit plus trôner sur la place du gouvernement » affirme Philippe Bessiere. Un appel entendu, semble-t-il, par l’ancienne soutien d’Anne Hidalgo à la dernière élection présidentielle. Mais un manichéisme qui ne fait pas l’unanimité comme le rapporte Radio Freedom. Une majorité d’intervenants, invités à réagir sur leurs ondes, ont rappelé à Ericka Bareigts qu’il n’était pas nécessaire « d’importer le wokisme à la Réunion » ni « devenir un de ces Américains qui ne voit la vie qu’en Noirs et Blancs » Les Mascareignes n’échappent au commerce triangulaire qui bat son plein, où on achète à prix d’or des Africains razziés dans les villages par des roitelets locaux. Un fait de gloire qui lui permet d’adjoindre le nom de cette ville indienne à son patronyme afin de rappeler à tous son exploit. Port-Louis devient la capitale d’une colonie dont la richesse naissante plonge ses racines dans la sueur des esclavages. Un détail qui n’a pas échappé à l’ancienne députée et ministre de l’Outre-mer du président François Hollande (2016-2017). Si elle a invoqué le « déplacement » de la statue érigée en 1856, en raison d’un aménagement du square « pour en faire une vraie place publique », « la facette noire du personnage, un des maîtres de l’esclavagisme », ne « convient pas aux valeurs d’humanisme et d’égalité que nous défendons aujourd’hui » affirme Ericka Bareigts. Des propos repris par Le Quotidien, un important journal de la Réunion, qui en a fait sa principale manchette. Un luxe qui arrive aux oreilles de Louis XV en 1733.