FGTB

2022 - 5 - 30

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Image courtesy of "BX1"

Tensions à la FGTB Bruxelles (BX1)

Ils y seraient victime de harcèlement, d'intimidation, de menaces, et de licenciements irréguliers. Parmi eux, il y a Manu Agostini, 12 ans au compteur dans les ...

Sans nier le caractère très vif, même dur et conflictuel de certains débats entre la délégation et la direction, comme la négociation d’une prime Covid applicable à tous les travailleurs, y compris les personnes écartées pour maladie, les délégués, comme les travailleurs, ne partagent pas tous, loin de là, le sentiment de vivre sous la menace et l’intimidation. « Certes les conditions de travail peuvent être stressantes, épuisantes, difficiles. Les instances dirigeantes de la FGTB Bruxelles sont-elles responsables d’un mal-être généralisé au sein des équipes, comme le soutiennent certains de nos interlocuteurs ? Isabelle, Patrick et Nicole, nous ont décrit à quel point ils se sentaient aujourd’hui abîmé psychiquement. Isabelle décrit des interventions intempestives et injustifiées dans son travail, qui la met, elle et son équipe, en difficulté ; Nicole une attitude méprisante et dévalorisante à son égard. Ses pratiques managériales seraient de nature à porter atteinte à la santé des équipes et nuiraient à leur travail. Mais la FGTB a connu de tout temps un nombre importants de malades de longue durée, précise-t-il. » Les procédures légales de licenciement, notamment le délai de trois mois maximum pour communiquer les motifs du renvoi, ont été respectées, assure la secrétaire générale, mais en cas de rupture de confiance, la CCT (Convention collective de travail) prévoit la possibilité d’abréger la procédure en échange d’indemnités supplémentaires de départ. Las, les soutiens de Manu Agostini, réclament sa réintégration. En réaction à ces derniers, une lettre est alors adressée à Estelle Ceulemans par une quarantaine de travailleurs, et (surtout) de travailleuses pour dénoncer un homme « qui dénigre les femmes en les considérant comme une marchandise » et s’opposer à son retour. En quatre ans et demi, en parallèle des 70 engagements, 75 personnes ont quitté l’entreprise. Les départs naturels, décès et mouvements en interne en représentent près de la moitié. Sur les 40 restant, il faut compter 17 licenciements : cinq travailleurs « confirmés », dont les deux plaignants mentionnés ci-dessus, ont été licenciés en raison de graves dysfonctionnements, et 12 personnes, en période d’essai, de moins six mois d’ancienneté, ont échoué au test d’embauche au terme de leur première année ou se sont révélées inadéquates pour leur poste. Le 1er mai dernier, alors que la fête des travailleurs bat son plein dans les jardins du Mont des Arts, un petit groupe de manifestants se dirige vers le stand de la FGTB. Ce sont des employés ou ex-employés de la régionale bruxelloise, ainsi que des militants. L’instance représentative des travailleurs a été elle-même ébranlée par les différents épisodes de ce conflit ouvert. Deux plaintes ont été déposées en ce sens auprès de Cohezio, et deux recours en justice introduits pour licenciement irrégulier. Mais leur combat est loin d’être partagé par tous leurs collègues. Plusieurs y voient une forme de manipulation, voire une tentative de déstabilisation de la secrétaire générale. Plusieurs employées nous ont fait part de leur malaise face à ses fréquentes remarques et propos déplacés, de leur appréhension à se retrouver seules en sa présence. C’est pour les protéger que j’ai refusé de les confronter à leur harceleur. Des victimes ont subi des pressions pour les décourager de témoigner contre lui.

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